Jean Michel Jarre - Live in Barcelona

Une journée à Barcelone
Par Michael et Paraskévie




Lundi 21 avril. De retour après une journée de travail, nous préparons nos affaires. Premier incident de la journée : suite à une erreur de manipulation, la batterie de la caméra n'est pas chargée ! Tant pis, il faudra s'en passer. C'est donc un peu après midi que nous quittons le Roussillon, direction la capitale catalane.

Lors du passage de la frontière, nous prenons deux jeunes auto-stoppeurs. Lorsqu'ils nous demandent ce que nous allons faire à Barcelone, et que nous leur
expliquons que nous allons assister au concert de Jean-Michel Jarre,
ils ne le connaissent pas. Une soudaine envie de les déposer
immédiatement au bord de l'autoroute me prends ! (Je plaisante, évidement…)

Après deux heures de voyage, nous arrivons donc au centre commercial Mare Magnum, près du port de Barcelone, où Paraskévie a donné rendez-vous à Maria, une amie grecque. Nous allons prendre un café. Les deux amies entament une conversation de laquelle je ne comprends que quelques mots, mais aucune phrase.

Vers quinze heures quarante-cinq, mon téléphone sonne. Surprise, c'est Francis
Rimbert qui m'appelle ! Il m'explique qu'ils viennent d'arriver au théâtre et qu'ils profitent d'une pause cigarette avant de commencer les répétitions à seize heures. Il est trop tard pour que nous puissions les rejoindre. Nous espérons donc nous voir à la fin du concert. Francis nous dit qu'il essaiera de nous voir même s'ils doivent partir rapidement à Madrid le soir même.

Nous quittons donc Maria et commençons à nous diriger vers la Rambla et le théâtre del Liceu. En arrivant sur place, nous constatons qu'il y a un parking à seulement quelques mètres du théâtre. Je retourne donc en métro au parking du Mare Magnum pour récupérer notre voiture et venir me garer à deux pas du théâtre.



Nous allons ensuite nous restaurer, puis nous installons à la terrasse d'un café face au théâtre. C'est là que nous rejoint rapidement notre ami hollandais Karel, qui assiste ce soir à son vingt-sixième concert de Jean Michel Jarre, et qui sera à Madrid le lendemain. Nous nous rendons ensemble à l'intérieur du café, où nous rejoindront plus tard les fans espagnols. Nous en profitons pour faire signer à chacun une carte représentant Bugs Bunny, que nous prévoyons de remettre à Francis à la fin du concert. Tout cela nous amène à vingt heures trente, heure à laquelle nous traversons la Rambla pour nous rendre au prestigieux théâtre del Liceu.
Première mission : accéder au stand marchandising. J'y effectue pas mal d'achats, non seulement pour nous, mais aussi pour Alex qui m'a demandé de l'aider à compléter ses achats de Bruxelles.
Deuxième mission : trouver notre place. Rien n'indique où elle se trouve. Heureusement, le personnel du théâtre nous guide. Nous utilisons l'ascenseur pour nous rendre au deuxième balcon. Nous nous installons dans la magnifique salle du Liceu, qui est copieusement garnie.



Face à nous, la scène ne contient qu'un instrument : le Theremin. En fait, il y a une très grande partie de la scène située devant le rideau, et le régisseur du théâtre n'a pas permis d'installer les instruments plus près du public. Le plus gros des instruments sera donc à plusieurs mètres des premiers rangs, excepté la Theremin, que Patrick Pelamourgues viendra dans un éclair enlever de la scène à la fin d'Oxygène III, et le Moog Liberation utilisé pour Oxygène V. De plus, le concert ayant lieu entre deux représentations d'un opéra, il a fallu faire avec les décors de l'opéra poussés sur les cotés de la scène. Nous attendons le début du concert, comme d'habitude accompagnés d'En attendant Cousteau, ponctué par les annonces du théâtre invitant à éteindre les téléphones portables, et annonçant le temps restant avant le début de la représentation (concert dans dix minutes, concert dans cinq minutes…)



Les lumières s'éteignent, le rideau s'ouvre, et l'impressionnant set d'instruments vintage apparait. Après quelques secondes, la voix de Jean Michel Jarre se fait entendre. « Bona nit, Barcelona !» Mais aucun signe du désormais traditionnel fauteuil-œuf dans lequel il fait son apparition depuis le début de la tournée. A la surprise générale, Jean Michel Jarre apparait au fond de la salle, et traverse l'allée centrale pour rejoindre la scène, d'où il salue le public en catalan, en bondissant et le levant le poing.

Il commence ensuite à parler français, avant de poursuivre en anglais. Une voix féminine traduit des propos en catalan d'une manière approximative. Nous avons droit à une petite démonstration du principe du Theremin, puis à la présentation des musiciens.



Le concert commence. Le programme est le même qu'à Marigny, et en même temps différent : les variations ont été allongées, Jean Michel Jarre se lâche totalement lors d'improvisations nombreuses. Mais ce qui contraste le plus avec les concerts parisiens, c'est son attitude sur scène. Dès qu'il en a l'occasion, il saute et tape des mains. La profondeur de la scène l'oblige par moment à courir pour passer de l'avant de la scène, où il vient saluer le public, à ses instruments. Ces concerts ont vraiment l'air de lui avoir redonné le gout de la scène. On le sent revivre !


Le concert se déroule sans gros problèmes techniques. Et le talent des musiciens ait que d'éventuelles pannes sont à peine audibles par le public. Lorsqu'une séquence ne démarre pas, par exemple, elle est jouée à la main. Les fragiles instruments supportent finalement plutôt bien le rythme de la tournée, car ils sont transportés avec beaucoup de précautions dans un camion chauffé.


Les éclairages ont aussi été légèrement modifiés, en particulier en fin de concert. L'ambiance dans la salle est très bonne, le son de qualité. Quelques personnes quittent la salle avant la fin du concert. Cela se produit fréquemment depuis le début de la tournée. Il est probable que certaines personnes, en se rendant à un concert de Jean Michel Jarre, s'attendent à quelque chose de plus spectaculaire. On est loin des concerts géants auxquels il nous a habitués, et si cette tournée est un bonheur pour les fans, la formule est peut-être moins accessible au grand public.


A la fin d'Oxygène XII, Patrick Pelamougues apporte sur scène un plateau roulant sur le quel sont disposés les instruments qui permettront à Jean Michel Jarre de jouer Oxygène XIII près du public, à qui il dédie le morceau.


Fin du concert. Les lumières se rallument. Le concert était bien plus long qu'à Marigny, et pourtant, je ne l'ai pas vu passer ! Ovation méritée pour Jean Michel, Dominique, Claude et Francis. Quelques fans s'approchent de la scène. Jean Michel Jarre signe quelques autographes et serre des mains. Puis il dédie le concert à une personne très particulière dans le public. Sa mère, à quatre-vingt quatorze ans, a fait le déplacement jusqu'en Catalogne pour assister au concert.

Il est temps de quitter la salle. En descendant l'escalier, j'entends Paraskévie s'écrier : "Hé ! " Je me retourne, et vois Marie-Laure se précipiter vers nous. La situation est grave : les répétitions ont été compliquées par la configuration particulière de la scène, et le théâtre, qui a déjà été détruit deux fois par des incendies, ne comporte aucun espace fumeur. Nous nous rendons donc devant la salle pour permettre à notre amie de pouvoir enfin fumer. Le vingt-trois avril, il y a une tradition en Catalogne qui consiste à offrir une rose aux dames pour la Sant Jordi. Bien sûr, nous ne dérogerons pas à la règle et offrons une rose à Marie-Laure.




Nous rejoignons ensuite Francis Rimbert et Dominique Perrier, attablés avec quelques fans et le distributeur des albums de Francis en Espagne à la terrasse du café où nous avions retrouvés Karel un peu plus tôt. Francis se lève pour nous accueillir et nous remercie d'être venus. Nous lui offrons la carte signée par ses fans et prenons un verre ensemble, dont la taille est énorme, ce qui est la moindre des choses vu les prix pratiqués. Nous sommes sur l'avenue la plus touristique de Barcelone.



De nombreux fans viennent saluer Francis et Dominique, qui signent de bon cœu tout ce qui leur est présenté et posent pour de nombreuses photos. Francis nous raconte de nombreuses anecdotes, prends des nouvelles de notre site. Nous parlons de sa nouvelle boutique en ligne et il nous parle en termes élogieux de DragonLady qu'il est allé rencontrer au Danemark. Un peu plus tard, Claude Samard vient nous rejoindre. Puis c'est Patrick Pelamourgues qui vient après le démontage du matériel. Dominique Perrier n'en perd pas une miette en faisant de nombreuses vidéos !



Une fois de plus, nous ne voyons pas le temps passer, tant l'ambiance est conviviale et il est déjà une heure du matin quand le mini-bus qui doit amener les musiciens arrive. Il est donc temps de se quitter, en nous promettant de nous revoir bientôt.



Nous nous dirigeons ensuite devant le théâtre, où une cinquantaine de fans attendent toujours la sortie de Jean Michel Jarre. Divers techniciens sortent un à un. Puis c'est Madame Pejot qui sort, bientôt suivie de Fiona Commins. Enfin, c'est Jean-Michel Jarre qui sort. Il prend le temps de saluer chaque fan, pose volontiers pour des photos, signe des autographes. Pour ma part, je lui fais signer une des faces latérales de mon MicroKorg, que Francis, Dominique et Claude ont déjà parafée un peu plus tôt. Je le remercie et le félicite pour cette soirée.



C'est ensuite Paraskévie qui s'approche de lui. Pour attirer son attention, elle décide d'utiliser les sentiments : « Jean Michel, une photo avec une Lyonnaise ! » Il se retourne, prends la pose avec Paraskévie. Ils échangent quelques mots, puis s'embrassent. Et Jean Michel conclut par un « Vive Lyon ! »




Voila ! Il est temps pour nous de retourner vers le parking, non sans avoir salué une dernière fois Patrick et Marie-Laure. Arrivés sur place, une surprise nous attend : le parking ferme à une heure ! Heureusement, nous réalisons rapidement qu'il y a un interphone, et qu'il est tout de même possible de sortir du parking. Notre itinéraire de retour nous amène à passer une dernière fois devant le Liceu, juste au moment où Marie-Laure monte dans un taxi. Un dernier petit signe de la main, et nous voilà en route pour la France, où nous arrivons deux heures plus tard, exténués mais ravis.

super ton CR Vivi ! égayé de bien belles tofs!